MADELEINE DELBREL une missionnaire sans bateau - préface Card. ETCHEGARAY
PAROLES DE VIE : REF29
MADELEINE DELBREL
une missionnaire sans bateau
« Toute notre vie est destinée
à flamber et à chauffer.
Partout où la charité a été reçue
Partout elle rend notre vie ‘combustible’. »
Préface du Cardinal Etchegaray
Je n'ai jamais rencontré Madeleine Delbrêl mais, comme beaucoup de prêtres de ma génération, j'ai "dévoré" ses ouvrages si intimement mêlés aux événements qui marquèrent le grand renouveau missionnaire de l'Église de France dans les années40-50. J'accepte volontiers de présenter ces pages, simplement parce que je crois que le message laissé par sa vie et ses écrits est d'une brûlante actualité.
Madeleine Delbrêl témoigne qu'une vie tout ordinaire, de baptisés, est la voie royale vers la sainteté quand elle suit obstinément les deux grands commandements toujours en osmose : l'amour de Dieu et l'amour du prochain.
Jeune, elle avait expérimenté le vide, le non-sens d'une vie sans Dieu.
Ouverte à 20 ans par une conversion "violente" à l'absolu de Dieu, elle pouvait dire à des étudiants peu avant sa mort : "j'avais été et je reste éblouie par Dieu".
Et Dieu, pour elle, n'est pas anonyme. Il est "quelqu'un", infiniment vivant, dont les prénoms pour ainsi dire sont, en tout indissociables, Jésus-Christ, Évangile, Église. "Le mot Église, je voudrais l'écrire à toutes les lignes, autant de fois que j'écris le mot Dieu".
Poursuivant sa confidence aux étudiants, elle ajoutait: "Il me reste impossible de mettre sur une même balance Dieu d'un côté, de l'autre tous les biens du monde, que ce soit pour moi ou pour toute l'humanité".
C'est pourquoi l'athéisme –si marquant de notre époque comme de la sienne– devient pour elle la misère absolue : "Manquer de Dieu est plus que toutes les misères réunies".
Cet athéisme, elle ne le rencontra pas seulement en découvrant le marxisme de l'Ivry des années 30 à 60, mais aussi dans «la disparition de Dieu... qui a pour signe une totale "inutilité de Dieu", éclatante dans la vie de la ville. Dieu ne semble manquer à rien ni à personne...»
Sa plongée en milieu populaire fut aussi pour elle le lieu d'une autre découverte. Celle du "scandale" de la misère, scandale dont elle comprenait mal qu'il ne fût pas perçu comme tel par tant de chrétiens ; celle aussi de l'idéologie marxiste, par contre apparemment très sensible à ce "scandale", et qui la séduisit d'abord par sa générosité dans le combat social. C'est seulement en percevant l'athéisme radical du marxisme qu'elle s'en sépara, après une relecture "d'un bout à l'autre" de l'Évangile : " tout en exigeant que j'aime mes amis communistes infiniment plus que je ne les aimais, l'Évangile éclairait brutalement entre moi-même et le communisme un désaccord fondamental, jusqu'à nouvel ordre irréductible" :... " la rupture entre le premier et le second commandement du Seigneur", le rejet de Dieu au nom de l'amour des hommes.
Telle me semble être, en bref, la "voie de sainteté" parcourue par Madeleine Delbrêl : vivre la fraternité de la rue, l'amour concret des frères et sœurs que la vie fait rencontrer –croyants et incroyants– sans pour autant rien relâcher de sa référence exclusive, de sa totale appartenance à Dieu. N'est-ce pas là un message qu'elle continue à nous adresser, toujours aussi neuf et aussi ancien, pour nous lancer à plein vent sur le chemin de la sainteté de Dieu parmi les hommes ?
Roger card. Etchegaray
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format : | 10,5 x 15 cm |
reliure : | broché |
nb pages : | 64 p. |
EAN : | 9782915614527 |