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PAROLES DE VIE : PDV25

BIENHEUREUX PERE LATASTE

Accueillir - pardonner - espérer

Le message du père Lataste

et des Dominicaines de Béthanie

Monseigneur Gérard Daucourt,

Evêque de Nanterre

Est-ce possible de ne pas être écrasé par un passé de misère ou de péché ? D’être accueilli sans condition ? D’être vraiment pardonné ? D’espérer et de faire échec à l’échec ?

Oui répond le père Lataste, à cause du Christ et de son Evangile.

 Mgr Gérard Daucourt

Le père Jean-Joseph LATASTE, dominicain français (1832-1869),a  fondé en 1866 l’ordre des Sœurs Dominicaines de Béthanie, qui a pour vocation d’accueillir des femmes à leur sortie de prison et de leur permettre de devenir religieuses, sans distinction entre elles et les autres sœurs.
Il sera béatifié à Besançon, le 3 juin 2012.

« Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il n'est touché que de ce que nous sommes.»

« Venez à Jésus, il a du baume pour toutes les blessures. »

« Dieu ne pèse les âmes qu'au poids de leur amour. »

« Mon Dieu, faites de moi un prêtre toujours fidèle, un religieux selon votre cœur, un saint ! » Père Lataste

… Un accueil aveugle

         Quand nous ouvrons notre porte à un inconnu, nous le dévisageons et, en quelques secondes, son visage, sa tenue vestimentaire, son allure nous rassurent ou nous inquiètent. Nous avons besoin d’entendre aussitôt de lui quelques paroles sur le motif de sa visite. Nous entamons alors un dialogue qui nous amènera à le congédier ou au contraire à progresser dans l’accueil.
 Quand quelqu’un entreprend une démarche pour trouver du travail, il envoie un curriculum vitae qui sera soigneusement examiné. L’employeur intéressé prendra des renseignements, consultera des sites sur internet pour voir s’il y figure le nom du candidat avec quelques indications sur les étapes positives ou déficientes ou troublantes de sa vie privée, familiale ou professionnelle. Pour une part, une telle démarche paraît normale, mais on sait qu’elle peut comprendre aussi une méfiance exagérée et parfois de la discrimination et de l’injustice. Ceux et celles, par exemple, qui ont payé une peine infligée par la justice humaine en savent quelque chose quand, sortis de prison, ils cherchent du travail et sont résolus à reprendre honnêtement leur place dans la société.
 Admettons donc qu’accueillir immédiatement et sans condition est la plupart du temps irréaliste d’un point de vue purement humain. C’est sans doute pour cette raison que nous avons tant de peine à nous laisser accueillir par Dieu qui accueille toute personne se tournant sincèrement vers Lui. Toute la Bible révèle pourtant cet amour de Dieu, mais il ne suffit pas de le savoir ou de le lire. Aussi Dieu suscite-t-il des témoins chargés de nous montrer par leur vie que ce qu’Il dit dans les Saintes Écritures est vrai. Parmi beaucoup de ces témoins, il faut citer le Père Lataste et les religieuses de la congrégation qu’il a fondée : les Dominicaines de Béthanie.

Celles-ci ont pour mission de montrer que Dieu accueille tous ceux qui s’adressent à Lui et qu'Il ne rejette personne. Elles le montrent non seulement par cet accueil, mais surtout par l’existence même de leur communauté qui comprend des femmes d’origines très diverses, les unes ayant fait l’expérience de la misère ou du péché, les autres n’ayant pas eu de graves difficultés dans la vie. Sans tenir compte de leur passé et en acceptant de ne plus en parler, elles s’accueillent les unes les autres parce que Dieu les accueille toutes et leur donne la grâce de vivre ensemble pour montrer au monde que déposer le poids du passé, être pardonnées et vivre l’Espérance, c’est possible.
  Le regard de Dieu ne voit pas les apparences et va directement au cœur. La Parole de Dieu ne cesse de nous le dire et Jésus nous l’a montré. En allant droit au cœur, Dieu y retrouve ce qu’Il a déposé en tout être humain quand Il l’a créé à son image. Dès qu’une de ses créatures lui fait ou lui refait confiance, Dieu qui est Amour, retrouve en elle son image divine. Au profond de l’être le plus pécheur ou le plus désespéré, Dieu discerne les possibilités d’amour. Ceux qui ne regardent qu’avec leurs yeux de chair voient, par exemple, un assassin ou un voleur, ceux qui portent le regard de Dieu voient un homme qui, un jour, a tué ou qui, un jour, a volé, comme disait saint Thomas d’Aquin. S’ils rencontrent cet homme, ils sont témoins du Dieu qui accueille sans condition, ils ne l’enferment pas dans son passé, ils offrent leur pardon et ouvrent avec lui la route de l’Espérance…